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Youssoupha, le centre d’appel téléphonique des nomades Ouda à Balinka
Balinka, la terre promise
Au milieu d’une savane arborée, remplie d’herbes fraîches et abondantes en saison pluvieuse, mais peu reluisante en saison sèche, à cause d’un soleil ardent et craquelant se trouve un village, appelé Balinka. Un village que nous avons eu la curiosité de visiter. C’est une petite agglomération de quelques centaines de personnes qui est sous l’autorité de Ardo Bamba.
A côté du village de Balinka, se trouvait un campement des Peuls Ouda, une famille de nomades pasteurs ayant constitué une vie dans cette localité pendant près de 30 ans. C’est dans ce campement qui n’était qu’au départ un rassemblement de quelques huttes entourées des arbustes épineux que Youssoupha est né. Lui, que cette localité a façonné son enfance. C’est une zone un peu accidentée, parsemée des rigoles et des ravins faisant acheminer l’eau en saison pluvieuse dans les Mayo[1]. Son eau douce rafraîchit les herbes douces et appétissantes à toutes sortes d’animaux sauvages comme domestiques. Ces eaux à travers les Mayo se déversent dans une petite chute, nommé chute Gauthier[2] à quelque trentaine de kilomètres du village de Balinka. Ce lieu était autrefois considéré comme un lieu de culte. On ne pouvait avoir accès qu’après un long et terrifiant rituel que seuls, les dignitaires du village Fulyakabo avaient le droit de pratiquer. Aujourd’hui, cette chute située dans le Parc de Zah Soo, est sous le contrôle de l’ONG française Noé depuis mai 2022. Pour protéger et utiliser durablement les ressources naturelles qui s’y trouvent, et particulièrement celles de la diversité biologique, le Gouvernement du Tchad en partenariat avec l’ONG Noé a créé une Aire Protégée au sein de la réserve de Binder-Léré. En temps normal, une Aire Protégée (AP) constitue une stratégie de conservation de diversité biologique dans un monde marqué par une dégradation accélérée de toutes les ressources de la nature[3]. Par conséquent, un Parc de ce type interdit à toute activité humaine à son espace dont le Pastoralisme qui est la principale activité de la Famille de Youssoupha. La pratique à l’intérieur de ces AP est à questionner, car, à cet instant, tout a commencé à basculer pour les peuls nomades pasteurs venus chercher du pâturage.
Une vie commençait à se construire
Youssoupha vit dans une famille Peul ouda. C’est une famille nomade pasteurs à la tête d’un grand troupeau de bœufs et de moutons. Youssoupha a pendant longtemps baigné dans cet environnement de pasteur, modelant ainsi son apprentissage, issu non seulement de ses parents nomades, mais aussi des populations fulbé du village Balinka qui l’a vu grandir. Il jouait et maîtrisait la nature en compagnie des animaux comme « bon nomade pasteur ».
L’installation de la famille de Youssoupha n’est pas un fait du hasard. Elle est arrivée là, parce qu’elle y était invitée par un Ardo, cousin au papa de Youssoupha. Après plusieurs échanges téléphoniques, le papa de Youssoupha a réalisé que c’était bénéfique de venir s’installer à cet endroit, jugé hospitalier et dont le pâturage serait très accessible. Cependant, cette certitude a très vite changé en regret. La localité obtenue est proche d’une réserve de faune. Cependant malgré cela, avant, les nomades pasteurs pouvaient encore sans s’inquiéter prélever un peu de pâturage pour leurs animaux et avoir d’autres ressources nécessaire à la survie. C’est avec un grand espoir que le papa avait accepté de déménager du village Koura au Cameroun pour venir s’installer à Balinka. Ils ont décidé de quitter l’endroit, non pas, parce qu’il n’y avait pas de pâturages, mais parce que le vol de bétails était intense et l’insécurité du Nord Cameroun sous la coupe de la secte de Boko-haram étaient insupportables.
Le Désespoir
L’espoir d’acquérir un nouvel espace de vie s’est vite étiolé en désespoir pour la famille de Youssoupha à cause d’une installation d’une Aire protégée de la réserve de faune. En effet, comme le montre la recherche sur la conservation de la nature à travers le continent africain, ces institutions sont souvent dirigées par des ONG et structures privées, souvent avec les investissements considérables des riches occidentaux[4]. Leur comportement et appropriation de l’espace des locaux comme espace parc s’inscrivent dans une histoire coloniale de la conservation [5]. Les agents des eaux forêts qui assurent la faction ont vu leurs nombres et leurs matériels augmentés afin d’assurer sans enjambe le contrôle de ce parc. Les sanctions sont sévères et difficiles à supporter par les éleveurs. Selon le président des éleveurs, il y a certains éleveurs qui ont même écopé d’une peine de prison.
Le contexte tchadien, marqué par la corruption et les difficultés économiques, ne favorise pas non plus l’organisation de la conservation de la nature et la répartition équitable des terres. À Binder, où les populations dépendent du pastoralisme et des pâturages pour leur subsistance, l’interdiction des activités humaines et animales a des effets destructeurs sur les moyens de subsistance. Il est observé que la limite de ce parc passe malheureusement à côté du campement de la famille Youssoupha et du village Balinka. Les règles de gestion du parc ont complètement changé. C’est un parc de Catégories II, nous a mentionné fièrement par le Directeur administratif que nous avons rencontré à Binder que : « Aucune activité humaine n’est permise; même les animaux domestiques(poules, moutons, chèvres…) gisant à côté du parc ne peuvent pas y avoir accès; les caméras de surveillance sont installées partout; les amendes peuvent aller de 5000 FCFA à 15 000FCFA en cas de violation ». Beaucoup des bouviers sont arrêtés dans les maisons d’arrêt.
Par contre, les animaux sauvages sous la protection des eaux et forêts semblent faire assez de victimes dans la zone. La plus récente est une fille de 10 ans mordue mortellement par une hyène non loin de la concession de son papa. Il semble que depuis l’arrivée de ce Parc, l’attaque des animaux sauvages est monnaie courante. Or, ce village Balinka est très éloigné des secours publics, hôpital, services de sécurité, tous installés à Binder. Par conséquent, le seul appui possible ne peut venir que de là-bas. Le réseau téléphonique n’est pas stable. Il est alimenté par une petite antenne téléphonique installée à Mambaroua à 5km. Ce réseau arrive faiblement mais permet tout de même d’échanger et d’avoir de nouvelles.
Que faut-il faire? l’accès aux pâturages est devenu difficile et les troupeaux de bœufs sont devenus très nombreux et ne peuvent pas se satisfaire du peu pâturages qui se trouvent autour du village. Ainsi, la mobilité devrait être, leur ultime solution. Les Frères aîné de Youssoupha devront quitter le campement pour d’autres endroits. Par conséquent, quelques Frères ont mis le cap vers le Sud vers Pala, Gagal, jusqu’à atteindre les Monts de Lam dans la zone de trois frontières entre le Cameroun, le Tchad et la Centrafrique. Comment garder des nouvelles de la famille? ou envisager de rester toujours en contact avec elle?. Youssoupha était-il la solution?
La vie peut renaître avec les réseaux téléphoniques
Youssoupha est le plus jeune des garçons d’une famille de 15 enfants. Ces Frères aînés sont tous mariés et disposent d’un petit troupeau. Chacun pourrait déjà se retirer avec une tranche de troupeau à la recherche des pâturages. Lui qui a atteignant l’âge de 20 ans, croyait explorer une nouvelle zone si merveilleusement obtenue par ses parents, lui qui, d’ores et déjà, nourrissait des grandes espoirs. Toutefois, dans la zone, Youssoupha s’est fait des amis, aussi bien à Balinka qu’ à Mambraoua, une localité plus grande. Contrairement à Balinka, Mambaroua tient un marché hebdomadaire pouvant accueillir des commerçants de tout bord. C’est un village qui avait eu le contact des colons Allemand, qui avait conquis le Nord-Cameroun. On peut observer dans ces lieux, les anciens bâtiments laissés et même une Eglise catholique, aujourd’hui gérer par les religieux prêtre de la communauté des OMI.
Dans cette nouvelle qui renait exempt de tout choix, Youssoupha a appris à conduire une moto et à utiliser désormais un téléphone. Celui-ci est devenu l’outil essentiel de communication de la famille. il est tout spécial et pouvait fasciné plus d’un, dans la famille de Youssoupha. Cet appareil a permis à ses parents de reprendre contact avec les siens et ses fils qui ont quitté récemment le campement. Or, avant tout état de cause, la famille ne pouvait le faire qu’en envoyant un de ses enfants à pied ou à cheval, le naldé (l’envoyé) pour rencontrer d’autres membres. Le premier téléphone de Youssoupha était, un téléphone simple de marque « Itel », mais dont la batterie est bien visqueuse, peut durer toute une semaine. Ce qui permet Youssoupha, de faire face à un manque d’électricité dans son village. Il doit à attendre le jour du marché de Mambaroua pour pouvoir charger son appareil. Quelle galère ! retorqua-t-il, chaque fois sa batterie le lâche.
Avec le temps, il a nourri l’envi pour le téléphone android, car il le voyait de temps en temps avec ses amis de Mambaroua et le trouve un peu plus complet . Avec ce téléphone, Youssoupha pouvait avoir de la musique, les vidéos, les images. Il pouvait aussi voir les images d’autres peuls dans d’autres villes et pays. Il s’en revenait pas de ce qu’il découvrait dans ce joyau. Avec un peu de sourire, il souligne qu’avec ce téléphone, il peut voit les gens de lui : “Ndoum Yimbé a-min ! (les gens de ma communauté). Son téléphone était apprécié de tous, dans le campement et tout le monde à fort envi de le toucher et de faire des appels. Un jour, Youssoupha a réussi au crépuscule, à faire un appel vidéo, une chose que son ami de Binder le lui a appris, tout seul. Il a pu échanger avec un de ses oncles à Maroua au Cameroun. Il a très vite maîtrisé les fonctionnalités de son nouveau appareil et pouvait facilement installer des applications; il pouvait aussi jouer au jeu de lancer de dé avec ses amis. Ainsi, Youssoupha est devenu le centre des appels téléphoniques et des loisirs de toute sa famille. Les femmes, les enfants et les adultes venaient auprès de lui pour prendre des nouvelles.
pendant la saison pluvieuse, beaucoup de ses frères et cousins étaient aussi arrivés. L’ambiance est bon enfant dans le campement. Chaque jour à travers les causeries et promenades, on ne parlait que du téléphone de Youssoupha. Cependant, à la même année où Youssoupha a payé son téléphone android, il y a eu l’installation du Parc tout près de leur campement. Les ballades libres en brousse avec les animaux sont restreints; les agents de la sécurités mènent un contrôle intense et dont, même l’accès aux pâturages simples autour du villages leurs est interdit. En cas de violation, une sanction sévère les attends. Malgré cette vie qui a changer brusquement, Youssapha continue à prendre de plaisir avec son nouveau téléphone.
Au-delà de rester en communication avec ses frères et ses parents, Youssoupha a pu créer un profil facebook et whatsapp. Avec le profil Whatsapp, Youssoupha est en contact permanent avec le Président des éleveurs de la localité. Ce dernier est comme un intermédiaire entre les éleveurs et les autorités décentralisées du Ministère d’élevage. Il se charge d’organiser les campagnes de vaccination et les formations. C’est aussi un Jeune fulbé de Binder qui a fini sa formation en infirmerie à Moundou. N’ayant pas les moyens de se faire intégrer à la fonction publique, il a regagné sa ville natale auprès de ses parents afin de prendre soin du troupeau de la famille, la seule richesse plausible. En tant que président des éleveurs, il coordonne toutes leurs activités dans la localité. C’est dans cette optique qu’il a initié un groupe whatsapp ou Youssoupha fait partie. Comme la plupart des éleveurs ne savent pas lire « les messages », ils échangent beaucoup plus par message vocaux et se partagent un certain nombre de vidéos. C’est au travers de ces groupes virtuels de travail que Youssoupha est initié aux réseaux sociaux, et continue son exploration. A la découverte de facebook et whatsapp, Youssoupha, n’attend s’en tenir au seul groupe crée par le président des éleveurs, il s’est initié à créer un groupe avec ses frères où l’éclat des rires, la douceur de sentir très proches sont presque quotidiens. Youssoupha partagent les vidéo sur tik-tok avec ses frères vivant loin lointain et qui dispose d’un téléphone android. Il peut les alerter pour les vaccinations des bœufs ou de la disponibilités des « tourteaux de coton ». Ceux qui n’étaient pas si loin pouvaient revenir profiter du service. Ces moments de contact pouvaient prendre tout le temps de Youssoupha que seul les réseaux défectueux pourrait le décourager par moment.
Youssoupha s’est rendu à l’évidence que le téléphone android est un beau « jouet » qui met en même temps l’ambiance et rendre service. Il fait oublier quelques moments de soucis et de chagrin qu’à provoquer l’installation du parc dans leur localité. Mais, Youssoupha dépense beaucoup d’argent pour faire fonctionner son appareil. Il utilise tout l’argent de son activité de Clandoman et tente même de fois, les bétails de son papa. Ce qui est inadmissible dans sa famille ! Celle-ci, éprouvait déjà un peu d’inquiétude pour Youssoupha. Et les reproches lui ont été faits: téléphone kam na noum yamdou, atchou céda (le téléphone n’est pas de la nourriture); peux-tu t’en débarrasser un peu? Lui rétorqua son père de temps en temps. C’est le point de discorde entre Youssoupha et son Papa. Voire même avec sa femme qui se plaint de ne plus avoir son attention de Youssoupha. C’est ainsi que toute la famille s’est affluée sur Youssoupha pour lui demander de se concentrer sur l’essentiel, le contact avec ses frères et l’organisation des bétails avec l’Association des éleveurs de Binder. Toutefois, Youssoupha y trouva beaucoup de plaisir avec les contacts faciles qu’il a avec les gens et la découverte de nombreux petits trucs (film, football, comédie, femmes etc) sur les réseaux sociaux qu’il n’avait jamais. Il rêve de voyager dans les belles villes qu’il a vu et se projette un jour d’aller à Douala au Cameroun.
[1] Petit cours d’eau temporaire
[2] Sous le nom d’un explorateur français, le premier européen à y laisser sa vie
[3] Définition de IUCN par Nigel Dudley (2008) : « Un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature, des services écosystémiques et des valeurs culturelles qui lui sont associés »
[4] Beemen, van, Olivier. 2024. Ondernemers in het wild. Het ontluisterende verhaal van een club witte weldoeners in Afrika, Amsterdam: Prometheus
[5] Beinart William and Lotte Hughes (eds). 2007. Environment and Empire. Oxford : Oxford University Press
Youssoupha, the telephone call centre for Ouda nomads in Balinka
Balinka, the promised land
In the middle of a wooded savannah, filled with fresh and abundant grasses in the rainy season, but not very shiny in the dry season, because of a blazing and crackling sun, is a village, called Balinka. A village that we had the curiosity to visit. It is a small agglomeration of a few hundred people that is under the authority of Ardo Bamba.
Next to the village of Balinka, there was a camp of the Ouda Fulani, a family of nomadic pastoralists who had made a life in this locality for nearly 30 years. It was in this camp, which was initially only a gathering of a few huts surrounded by thorny shrubs, that Youssoupha was born. He said that this locality shaped his childhood. It is a somewhat rugged area, dotted with channels and ravines that carry water in the rainy season to the Mayo[1]. Its fresh water refreshes the soft and appetizing grasses to all kinds of wild and domestic animals. These waters through the Mayo flow into a small waterfall, called Gauthier Falls[2], about thirty kilometers from the village of Balinka. This place was once considered a place of worship. One could only have access after a long and terrifying ritual that only the dignitaries of the Fulyakabo village were allowed to practice. Today, this waterfall located in Zah so Park, has been under the control of the French NGO Noé since May 2022. To protect and sustainably use the natural resources found there, and particularly those of biological diversity, the Government of Chad in partnership with the NGO Noé has created a Protected Area within the Binder-Léré reserve. In normal times, a Protected Area (PA) is a strategy for conserving biological diversity in a world marked by an accelerated degradation of all natural resources[3]. Therefore, a Park of this type prohibits any human activity in its space, including Pastoralism, which is the main activity of the Youssoupha Family. The practice within these PAs is to be questioned, because, at that moment, everything began to change for the nomadic Fulani pastoralists who came in search of pasture.
A life was beginning to be built
Youssoupha lives in a Fulani ouda family. They are a nomadic family of shepherds at the head of a large herd of oxen and sheep. Youssoupha was immersed in this pastoralist’s environment for a long time, thus shaping his learning, which came not only from his nomadic parents, but also from the Fulbe populations of the Balinka village where he grew up. He played and mastered nature in the company of animals as a “good nomadic shepherd”.
The installation of Youssoupha’s family is not a coincidence. She arrived there because she was invited by an Ardo, a cousin of Youssoupha’s father. After several phone calls, Youssoupha’s father realized that it was beneficial to come and settle in this place, which is considered hospitable and whose pasture would be very accessible. However, this certainty very quickly changed into regret. The resulting locality is close to a wildlife reserve. However, despite this, before, nomadic pastoralists could still take some pasture for their animals and have other resources necessary for survival without worrying. It was with great hope that the father had agreed to move from the village of Koura in Cameroon to settle in Balinka. They decided to leave the place, not because there were no pastures, but because cattle theft was intense and the insecurity of northern Cameroon under the control of the Boko-haram sect was unbearable.
Despair
The hope of acquiring a new living space quickly faded into despair for Youssoupha’s family because of the installation of a protected area of the wildlife reserve. Indeed, as nature conservation research across the African continent shows, these institutions are often run by NGOs and private structures, often with considerable investment from wealthy [4]Westerners. Their behaviour and appropriation of the space of the premises as a park space are part of a colonial history of conservation[5]. The forest water agents who ensure the faction have seen their numbers and equipment increased in order to ensure the control of this park without spanning. The penalties are severe and difficult for farmers to bear. According to the president of the breeders, there are some breeders who have even received a prison sentence.
The Chadian context, marked by corruption and economic difficulties, is also not conducive to the organization of nature conservation and the equitable distribution of land. In Binder, where people depend on pastoralism and pasture for their livelihoods, the ban on human and animal activities is having destructive effects on livelihoods. It is observed that the boundary of this park unfortunately passes next to the camp of the Youssoupha family and the village of Balinka. The park’s management rules have completely changed. It is a Category II park, the Administrative Director we met in Binder proudly mentioned to us that: ” No human activity is allowed; even domestic animals (chickens, sheep, goats, etc.) lying next to the park cannot have access to it; surveillance cameras are installed everywhere; fines can range from 5000 FCFA to 15,000 FCFA in case of violation“. Many of the herdsmen are arrested in the prisons.
On the other hand, wild animals under the protection of water and forests seem to cause enough victims in the area. The most recent is a 10-year-old girl who was fatally bitten by a hyena not far from her dad’s compound. It seems that since the arrival of this Park, the attack of wild animals has been commonplace. However, this Balinka village is very far from the public emergency services, hospital, security services, all installed in Binder. Therefore, the only possible support can only come from there. The telephone network is not stable. It is powered by a small telephone antenna installed in Mambaroua, 5 km away. This network arrives weakly but still allows us to exchange and get news.
What should be done? Access to pastures has become difficult and herds of cattle have become very numerous and cannot be satisfied with the few pastures around the village. Thus, mobility should be their ultimate solution. Youssoupha’s Elder Brothers will have to leave the camp for other places. As a result, some Brothers headed south towards Pala, Gagal, until they reached the Lam Mountains in the three-border area between Cameroon, Chad and the Central African Republic. How do I keep up with the family? or consider always staying in touch with her?. Was Youssoupha the solution?
Life can be reborn with telephone networks
Youssoupha is the youngest boy in a family of 15 children. These elder Brothers are all married and have a small flock. Everyone could already retire with a slice of herd in search of pasture. He who has reached the age of 20, thought he was exploring a new area so wonderfully obtained by his parents, he who, already, had great hopes. However, in the area, Youssoupha has made friends, both in Balinka and in Mambraoua, a larger locality. Unlike Balinka, Mambaroua has a weekly market that can accommodate traders of all stripes. It is a village that had been in contact with the German colonists, who had conquered Northern Cameroon. In these places, you can see the old buildings left and even a Catholic Church, now managed by the priest religious of the OMI community.
In this short story that is free of any choice, Youssoupha has learned to drive a motorcycle and now to use a phone. It has become the family’s essential communication tool. it is very special and could fascinate more than one in Youssoupha’s family. This device allowed his parents to reconnect with his family and his sons who had recently left the camp. However, before any case, the family could only do so by sending one of its children on foot or on horseback, the naldé (the envoy) to meet other members. Youssoupha’s first phone was a simple “Itel” phone, but with a viscous battery that can last a whole week. This allows Youssoupha to cope with a lack of electricity in his village. He has to wait for the day of the Mambaroua market to be able to charge his device. What a hassle!” he retorted, each time his battery failed him.
With time, he has nurtured the envy for the android phone, because he saw it from time to time with his friends from Mambaroua and finds it a little more complete. With this phone, Youssoupha could have music, videos, images. He could also see images of other Peuhl in other cities and countries. He couldn’t believe what he discovered in this jewel. With a little smile, he points out that with this phone, he can see people from him: “Ndoum Yimbé a-min! (people in my community). His phone was appreciated by everyone in the camp and everyone wanted to touch it and make calls. One day, Youssoupha managed to make a video call at dusk, something that his friend from Binder taught him, all by himself. He was able to exchange with one of his uncles in Maroua, Cameroon. He quickly mastered the features of his new device and could easily install apps; He could also play the game of dice rolling with his friends. Thus, Youssoupha became the center of phone calls and leisure for his entire family. Women, children and adults came to him to check on him.
During the rainy season, many of his brothers and cousins had also arrived. The atmosphere is good-natured in the camp. Every day, through the talks and walks, we talked only of Youssoupha’s telephone. However, in the same year that Youssoupha paid for his android phone, there was the installation of the Park very close to their camp. Free walks in the bush with the animals are restricted; The security agents carry out an intense control and even access to the simple pastures around the village is forbidden to them. In the event of a violation, a severe sanction awaits them. Despite this life that has changed abruptly, Youssapha continues to enjoy his new phone.
In addition to staying in communication with his brothers and parents, Youssoupha was able to create a Facebook and WhatsApp profile. With the Whatsapp profile, Youssoupha is in constant contact with the President of the breeders of the locality. The latter is like an intermediary between the breeders and the decentralized authorities of the Ministry of Livestock. It is responsible for organising vaccination campaigns and training. He is also a Young Fulbe from Binder who finished his training in the infirmary in Moundou. Not having the means to be integrated into the civil service, he returned to his hometown to be with his parents in order to take care of the family’s flock, the only plausible wealth. As president of the breeders, he coordinates all their activities in the locality. It is with this in mind that he has initiated a whatsapp group where Youssoupha is a member. As most farmers do not know how to read “messages”, they exchange much more by voice messages and share a certain number of videos. It is through these virtual working groups that Youssoupha is introduced to social networks, and continues his exploration. When discovering facebook and whatsapp, Youssoupha, does not expect to stick to the only group created by the president of the breeders, he has initiated himself to create a group with his brothers where the burst of laughter, the sweetness of feeling very close are almost daily. Youssoupha share the videos on tik-tok with his brothers who live far away and who have an android phone. He can alert them for vaccinations of oxen or the availability of “cotton cake”. Those who were not so far away could come back to enjoy the service. These moments of contact could take up all of Youssoupha’s time, and only the faulty networks could discourage him at times.
Youssoupha realized that the Android phone is a beautiful “toy” that at the same time sets the mood and is of service. It makes us forget some moments of worry and sorrow that the installation of the park in their locality causes. But, Youssoupha spends a lot of money to make his device work. He uses all the money from his Clandoman activity and sometimes even tries his dad’s cattle. Which is unacceptable in his family! The latter was already feeling a little worried about Youssoupha. And the reproaches were made to him: telephone kam na noum yamdou, atchou yielded (the telephone is not food); can you get rid of it a little?, his father retorted to him from time to time. This is the point of contention between Youssoupha and his Dad. Or even with his wife who complains that she no longer has her attention from Youssoupha. This is how the whole family flocked to Youssoupha to ask him to concentrate on the essentials, the contact with his brothers and the organization of the cattle with the Binder Breeders’ Association. However, Youssoupha found a lot of pleasure with the easy contacts he has with people and the discovery of many little things (film, football, comedy, women etc.) on social networks that he never had. He dreams of traveling to the beautiful cities he has seen and plans to go to Douala in Cameroon one day.
[1] Small temporary watercourse
[2] Under the name of a French explorer, the first European to lose his life there
[3] Nigel Dudley’s (2008) definition of IUCN: “A clearly defined geographical area, recognized, dedicated and managed, by any effective means, legal or otherwise, to ensure the long-term conservation of nature, ecosystem services and associated cultural values”
[4] Beemen, van, Olivier. 2024. Ondernemers in het wild. Het ontluisterende verhaal van een club witte weldoeners in Afrika, Amsterdam: Prometheus
[5] Beinart William and Lotte Hughes (eds). 2007. Environment and Empire. Oxford: Oxford University Press