Á propos

Ce projet s’interroge sur la participation croissante des pastoralistes dans des mouvements politiques. Jusqu’à une date récente ils n’étaient guère visibles sur le plan politique. Cependant, durant les décennies passées leur mode de vie est en voie de déclin sous l’impact des sécheresses climatiques et l’avancement d’un élevage commercialisé. Leurs espaces de pâturages n’ont pas cessées de diminuer en face d’une population croissante. Un grand nombre parmi eux a décidé de chercher des espaces plus au Sud, à la recherche de pâturages plus verdoyants et pour une meilleure connexion aux marchés des grand centres urbains dans les pays côtiers. Ce faisant, ils rencontrent une population encore plus hostile à leur mode de vie mobile et des problèmes avec les représentants de l’État sur place. Au sein de leur société, le fossé avec leurs élites, souvent sédentarisées, et mieux connectées politiquement s’est approfondie énormément.

Quels facteurs ont contribué à ces problèmes avec l’État, leurs voisins sédentaires et l’aliénation de leurs élites? Quel genre de messages politiques ont-ils formulé ? Quelles sont les conséquences pour la stabilité politique, économique et socio-culturelles de la sous-région ? Ces formes nouvelles de mobilisation politique feront l’objet de cette recherche dans le contexte des flux transnationaux qui lient les pays du Sahel avec d’autres pays africains et le reste du monde, à travers la mobilité sans et avec troupeaux, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, les réseaux criminels internationaux, les rébellions locales et l’émergence des structures politiques régionales d’envergure croissante. Dans ce programme nous nous focalisons sur le Mali central, où des groupes djihadistes recrutent une partie de leurs adhérents parmi les rangs de jeunes bergers/éleveurs, le Sud du Mali pour comprendre les effets des développement du Nord et du Centre, à Burkina Faso où la situation au Nord est plein des insecurities, et au Niger, surtout dans le province de Tillabery d’où les nomades se sont aussi lié aux jihadistes.